Le monde disparu et le parc jurassique

Je sais que beaucoup de gens aiment, même s’ils ne l’avouent pas, les films de science-fiction et je me souviens du Voyage au centre de la Terre en noir et blanc de 1959 d’après le roman de Jules Verne ou un savant part en expédition dans un volcan d’Islande et tombe sur des dinosaures vivants.

Bon, et bien en musique il y a la même chose, des explorateurs passent des années à rechercher des trucs d’époques lointaines, les 50’s, les 60’s, le garage rock, la northern soul, le ska, le punk, le blues du delta du Mississipi, le be-bop et le jazz cool, et malheureusement aussi les années 80. Malheureusement car si pour le rock’n’roll, le blues, le garage et le jazz  les gens sont relativement d’accords sur la définition de la catégorie musicale et des disques intéressants, il n’en est pas de même pour les années 80 ou personne ne parle de la même chose alors qu’il y a des témoins vivants de cette époque et des tas de livres sur le sujet. Gros malaise quand tu sais que sont apparus lors de cette décennie le hip-hop, le rock alternatif, la cold-wave, le hardcore punk, le heavy-metal et qu’on te parle d’A-ha, des « Démons de Minuit » ou de Jean-Pierre Mader. Car c’est la triste réalité, quand on ne vit pas dans sa bulle. Alors quand on me dit « les années 80 » je ferme ma bouche et j’essaye de penser à autre chose. Où vivais-je donc ? Et ça deviens gravissime quand on regarde des photos, tellement le contraste avec l’époque actuelle est flagrant. Pourtant les ouvrages historiques avec photographies sont intéressants et utiles. Mais c’est un monde disparu, et ça ne sert à rien d’en parler si on ne passe pas les disques correspondants. Il y a eu à un moment donné des labels jurassiques qui rééditaient tout cela et une presse spécialisée. Des gens qui ont fait un super boulot. Et des radios FM qui proposaient des émissions spécialisées qui nous permettaient de découvrir de super musiques. Aujourd’hui il y a YouTube. Mais philosophiquement on peut se demander où cela nous mène de conserver tout en archives, si ce n’est pas notre métier. Et s’il n’y a pas d’endroits où les entendre.